À ses débuts, Marie Dubas se destinait à une carrière au théâtre lyrique et à l'opérette. Elle fait ses débuts en 1908 au Théâtre de Grenelle, alors qu'elle est à peine âgée de 14 ans. Suivant en parallèle des cours de danse, de chant et de comédie (au Conservatoire d'art dramatique), elle connaît rapidement un succès croissant et se retrouve en tête de distribution de plusieurs opérettes en vogue.
Mais en 1926 (elle a alors 32 ans), une défaillance des cordes vocales la prive d'une partie de ses moyens, réduisant irrémédiablement l'étendue de son registre.
Se croyant alors perdue pour le chant, Marie Dubas traverse une période douloureuse, jusqu'à ce que Pierre Wolff, qui donne des conférences sur l'histoire de la chanson, lui propose d'illustrer celles-ci en interprétant des thèmes du folklore.
Repartant ainsi sur des bases techniques différentes, elle s'oriente alors vers le tour de chant et entame officiellement sa nouvelle carrière le 23 septembre 1927 sur la scène de l'Olympia de Paul Franck.
Commence alors une carrière de trente années de chansons et de succès qui vont la consacrer comme une des toutes grandes interprètes de la chanson française…
Sa longue formation théâtrale lui permet d’établir un tour de chant ou de chansons jouant sur toute la gamme des sentiments du comique au tragique qu’elle mêlait sans cesse, faisant rire parfois dans le premier couplet et pleureur au dernier.
Ses chansons drôles sont des « drames gais », construites essentiellement sur un ressort d’ironie tendre, parfois amère mais souvent cocasse et parodique (« Le Tango stupéfiant », « Pedro »,
« C’est toujours ça d’ pris »…).
Cela n’exclut pas la part faite à une œuvre d’inspiration plus poétique ou dramatique comme « Le doux caboulot » écrit pour elle par Francis Carco, « La prière de la Charlotte » de Rictus, ou « Mon légionnaire » de Marguerite Monnot et Raymond Asso qu’elle crée en 1936.